Vers un management à l’américaine

Aurélie Pérez – 21 avril 2016

Certains d’entre vous m’ont posé la question de techniques managériales américaines. En fait, il est difficile de transposer le modèle français sur le modèle américain ou inversement car, ne l’oublions pas, ici, vous pouvez perdre votre emploi du jour au lendemain. C’est ce facteur qui change la donne !

Par exemple, un expatrié new-yorkais me disait que tous les managers juniors essaient de micro-manager à leur arrivée. Ils se rendent vite compte que c’est peine perdue. Le « flicage » n’amène à rien sauf à une perte de confiance en son supérieur hiérarchique et en sa société.

Aux États-Unis, si vous n’atteignez pas vos objectifs, vous êtes renvoyés, autant vous dire que cela vous force à être responsable de votre poste et autonome. Alors bien sûr il y a des modèles de management mais je vous avoue que je ne vois pas encore comment les adapter en France.

Nous, nous avons tant de sécurité que cela peut ressembler à une prison dorée. Peu de prise de risque, pas de gros soucis mais pas de grand bonheur non plus.

Je vous propose de réfléchir à cette question, qu’est-ce qu’un bon manager ?

Pour moi, c’est une personne qui sait insuffler une dynamique dans une équipe, il accorde une écoute de qualité et il parvient à faire ressortir le potentiel de chacun.

Cela n’est pas possible par des ordres ou un hyper contrôle…une personne s’épanouit sur son poste quand elle est responsable de ses actes.

Le modèle américain, de par son insécurité au travail, financière, de santé, d’éducation…fait que chacun s’implique et s’investit pour ne perdre son emploi.

Est-ce une bonne raison ? Sûrement pas !

Nous devrions tous être fiers de notre emploi et nous sentir vivants le matin en nous y rendant sans être dirigés par la peur.

Néanmoins, j’admire ces gens pour qui rien n’est sûr, qui se lèvent le matin en ne sachant pas s’ils conserveront leur travail et qui pourtant vivent, jour après jour courageusement !

Tout cela est à modérer avec l’idée que les inégalités existent selon les secteurs et les postes. Si vous êtes ingénieurs repérés par une startup, vous aurez le droit à un traitement de faveur et les États-Unis vous sembleront être le paradis.

Si vous êtes serveurs à « In and Out », une chaîne de hamburgers, vous verrez sûrement les choses différemment. Et pourtant, je suis allée manger une fois dans cette chaîne où il est affiché que tout est fait maison, juste pour voir. Et bien je n’ai pas vu de manager derrière l’équipe, les personnes travaillent avec une rapidité et une dextérité incroyables et je retiendrai la jeune femme chargée du nettoyage de la salle. Elle arborait un grand sourire, nettoyait et renseignait les touristes perdus avec un calme olympien ! Le bonheur ne dépend-il pas juste de notre manière de voir la vie?

Certaines personnes ont un manager très difficile à vivre et sont quand même heureuses au travail car cela ne les impacte pas. D’autres ont un manager adorable et ne résistent pas à la pression du chiffre par exemple…

Pour moi, le management ne fait pas tout, nous devons être assez responsables de nos vies pour décider de partir d’un travail qui ne nous rend pas heureux, quelles que soient les conditions offertes. Encore une fois, en France nous bénéficions d’avantages que les américains nous envient et pourtant, nous le considérons comme un acquis et ne nous réjouissons plus de ces avantages sociaux.

J’aime la phrase d’un ami informaticien « En informatique, dans 90% des cas, le problème est entre le clavier et la chaise…c’est toi si tu n’as pas encore compris ! ».

Et bien je vais me permettre de la revisiter, pour le bonheur au travail, dans 90% des cas, le problème se situe entre le bureau et la chaise !

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