Mes rencontres inattendues de SanFrancisco

Aurélie Pérez – 24 avril 2016

R. 

Fraîchement débarquée de l’avion, je prends un mini bus partagé pour me rendre à mon logement. C’est une bonne solution entre le bus (il était tard et il y avait plusieurs changements à faire) et le taxi (pratique mais onéreux). 

Dans ce bus, je discute avec R., 75 ans, qui revient de 15 jours au Costa Rica. La vie est surprenante, R. a fait ses études à Louvin, une ville belge frontalière située non loin de Lille, ma ville ! 

R. est passionnant, il a vécu mille choses et connaît par cœur San Francisco. La légende dit qu’il y a autant de collines à San Francisco qu’à Rome, donc 7, mais c’est faux, « Nous en avons bien plus ! » dit-il dans un sourire ! 

Il m’explique les différents monuments sur la route, me parle du climat (quelques pluies en novembre mais c’est tout), de la douceur de vivre… « Je suis arrivé il y a 50 ans et je ne suis plus jamais reparti ! ». R. parle très bien français et se régale de m’expliquer tout cela ! Il n’a pas internet, il ne peut donc pas consulter mon blog mais il est intéressé et me donne ses coordonnées, nous allons essayer de nous revoir avant mon départ ! 

Un couple de Français heureux !

Je prends rarement les transports quand je peux marcher, j’aime « sentir » la ville dans laquelle je suis. Un matin je décide de prendre le bus car j’avais déjà beaucoup marché les jours précédents et je me retrouve avec un couple de Français de la région basque. Ils ont l’air absolument ravis et arborent tous les deux un magnifique sourire ! Ils me disent qu’ils voyagent depuis quelques temps pour trouver un autre endroit où habiter et ils semblent être tombés amoureux de San Francisco !

B. ou le californien par excellence !

Je rencontre B. dans une station du BART à mon retour de l’université de Berkeley. Ce moyen de transport est rapide mais un peu complexe à comprendre la première fois. Les lignes ne sont pas toujours en fonctionnement et si vous voulez être sûr d’arriver à destination, il vaut mieux télécharger une application sur votre mobile. Or, le premier jour, je ne le savais pas ! Je demande donc à B. si je suis sur la bonne voie et dans la bonne direction et je suis tout de suite séduite par sa nonchalance. B. est en tongs, il est relax et ça se voit ! San Francisco est sa ville et il s’y sent bien mais voilà, il est marin, et comme tous les marins, il répond à l’appel du large. Il adore partir en mission et surtout…revenir chez lui ! A un moment nous passons par Oakland et je lui fais remarquer que tout semble si triste ici par rapport à San Francisco. Oakland « sert » de port à San Francisco et l’on peut voir une succession de hangars, le paysage est un vrai contraste avec San Francisco. B. pense que peu de personnes choisissent vraiment d’y vivre, c’est juste qu’ils n’ont pas d’autres choix. Il est capable d’enchaîner avec beaucoup de légèreté sur le vin français et il semble connaisseur! Je retiendrai sa décontraction naturelle, sa gentillesse, la californian way of life !

B. et M., des québécois en provenance de France !

Au retour d’un rendez-vous, je me trouvais non loin du Golden Gate Park et de son fameux jardin japonais où vous pouvez déguster un thé en ayant l’impression que le temps s’arrête ! J’étais en train d’essayer de capter du wifi pour savoir comment repartir (car le parc ressemble plus à une forêt et j’ai eu beaucoup de mal à trouver le jardin japonais) et j’entends le couple à côté de moi rire. Nous engageons la conversation et ils me font remarquer que tous les gens assis à côté de nous étaient sur leur portable, dont moi ! « Comment peut-on être sur son portable dans un endroit pareil ? » Je ris et j’explique mon problème de savoir où reprendre le bus et M. me répond « Ne vous justifiez pas Mademoiselle ! » avec un large sourire ! Nous discutons de la nature si belle, B. et M. viennent d’une ville au Québec plongée en pleine nature et M., qui est retraité, a décidé de s’occuper à temps plein de nettoyer la forêt, ce qu’il faisait auparavant à mi-temps en plus d’une autre activité.

B. et M. adorent leur ville, c’est juste qu’il faut aimer l’hiver car il fait froid et la neige est monnaie courante. D’ailleurs, comme en ce moment, la neige est au rendez-vous, c’est le moment où ils partent en vacances car M. n’a pas de travail dans la forêt du coup. Ils sont donc partis en France pus en Californie et bientôt ils seront de retour dans leur belle ville !

Nous devisons également sur le fait que le climat change et que nous assistons à des phénomènes inattendus à certaines périodes de l’année. Notamment M. parle de l’effet de la pluie en hiver (fait nouveau pour eux) et qui verglace sur les branches des arbres. Il suffit que la neige arrive ensuite pour que le poids soit trop lourd et casse toutes les branches des arbres, une catastrophe pour la Nature !

Chacun repart de son côté ravi de cet échange et finalement, 20 minutes plus tard nous nous retrouvons à un autre endroit du parc, perdus tous les trois ! Je vous le disais, ce n’est pas un parc, c’est une forêt !

A., ses deux enfants et son chien

Je croise la route de A. qui s’amuse le soir en bord de plage avec ses deux enfants et son chien. Le plus petit des deux garçons me fixe et leur chien vient me voir. Nous discutons et j’apprends qu’ils sont américains. Lors de cet échange, leur chien saute sur le plus petit qui rit à gorge déployée ! Je dis à A. « Et bien dis donc, il n’a pas peur ! » et A. de me répondre « Parce qu’il n’a aucune raison d’avoir peur. », conditionnement quand tu nous tiens !

B. l’irlandais

Je ne sais pas pourquoi mais quel que soit le pays où je me rends, les gens me demandent leur route, à croire que j’aide autrui à retrouver son chemin 😉

B. est irlandais et il travaille à la Silicon Valley depuis 3 ans et…il est perdu ! Je lui indique la route et nous échangeons en même temps. Il est heureux de vivre cette expérience mais il n’aspire qu’à une chose, rentrer dans son pays natal ! Ses proches lui manquent et ne peuvent pas forcément faire le déplacement. Quant à lui, il travaille beaucoup et retourne chez lui une fois par an. Et oui, c’est cela aussi l’expatriation. Je repars en lui indiquant un chouette endroit nature pour se promener, un comble non ?

P. le serveur mexicain

P. est serveur dans un restaurant mexicain traditionnel, lui-même vient de la région du Yucatan. Je lui demande s’il se plaît ici et il m’explique que c’est tout de même compliqué. Je m’attends à ce qu’il me parle des horaires car la restauration est un métier éprouvant et bien non, il me parle de discrimination, à la fois de la part d’américains et de touristes ! Finalement, ce qui lui pèse le plus dans son travail, c’est le non-respect des gens quand ils s’adressent à lui ! Bien compréhensible !

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