Nicolas, le photographe au grand cœur

Aurélie Pérez – 27 mai 2016

Je rencontre Nicolas lors des Invictus Games à Orlando. Je connaissais déjà Caroline et Denis les deux créateurs de Mil’Sport Mg, mais je n’avais pas encore rencontré le second photographe de l’équipe, Nicolas. Une semaine partagée à vivre ces moments de compétition exceptionnels, à « courir » après les personnes à interviewer, à relever les défis (Nicolas parviendra à remettre un exemplaire du numéro un du Mag en mains propres au Prince Harry tout de même !), ça crée des liens.

J’ai donc découvert un photographe passionné au parcours surprenant. Nicolas me montrait ses créations lors des longues heures d’attente (de navette, de discours, de début de compétition, et bien d’autres) et je suis heureuse de vous faire découvrir sa vision du bonheur au travail.

Aurélie : « Toi qui as un parcours de vie surprenant, finalement quelle est ta formation initiale ?

Nicolas : Je suis un autodidacte pour commencer. Mon père a toujours fait de la photo, enfant je me souviens du labo noir et blanc qui encombrait la salle de bain, j’étais admiratif sur le fait qu’il pose sur du papier des instants de vie, des choses. J’ai toujours interprété la photo comme ayant un goût, chaque image nous déclenche une saveur comme un aliment qui titille les papilles sur la langue…et j’adore manger ! donc…Puis j’ai suivi une formation audiovisuelle à l’école des Sous-officiers de l’armée de l’air à Rochefort (formation commune à toutes les armées pour cette spécialité).

Par la suite, je me suis inscrit à des formations complémentaires dans des organismes de formation audiovisuels pour certaines techniques et pour des logiciels à Paris (M2T, Gobelins…).

A : Tu m’as dit avoir exercé dans différents domaines, pourquoi as-tu eu le besoin de changer ?

N : Je ne dirais pas que j’ai changé de voie mais plutôt que, dans ce milieu qui regroupe plusieurs technicités, je suis passé d’un secteur à un autre, et ce, par « contrainte » de mutation. Mais au final ce fût très enrichissant puisque j’ai touché et approfondi plein de choses.

A : Quand as-tu le sentiment d’être heureux au travail ? As-tu des préférences ?

N : Tout le temps ! Je crée…c’est une chance immense de pouvoir faire ça dans son métier. Je rapporte également une vision des choses aux yeux de personnes qui découvrent ou vivent des situations à travers mes images…c’est une joie de partager .

A : Peux-tu partager avec nous d’éventuelles expériences difficiles et d’autres heureuses?

N : Le milieu audiovisuel militaire est, comme dans le civil, un monde de « requins » et  c’est très stressant quand on travaille dans une grosse structure comme cela a été mon cas à l’ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense à Ivry/Seine) car il existe beaucoup de rivalités, de non-dits. J’y ai vécu une expérience inconfortable car j’avais deux chefs dans le même service qui ne voyaient pas les choses de la même façon. Nous autres, nous étions au milieu et nous devions tout absorber.

Pour parler des expériences heureuses, j’ai eu la chance durant mes 20 ans de carrière de rencontrer des gens qui m’ont donné ma chance et qui m’ont fait confiance, ce qui m’a beaucoup aidé pour évoluer et avoir de nombreuses félicitations et de reconnaissance pour mon travail.

Et aussi, te rencontrer et bosser quelques temps à tes côtés (rires).

(Je précise aux lecteurs que Nicolas et moi avons le même style d’humour, ce qui n’est peut-être pas un cadeau pour les autres ! Cela nous a régalé pendant une semaine !)

Certaines expériences ont regroupé ces 2 aspects : partir dans des pays où l’on se prend la détresse des populations locales en pleine face mais où les échanges que l’on y fait sont les plus riches et les plus marquants de notre vie.

A : En quoi le fait d’être heureux au travail impacte ta vie personnelle ?

N : Ça me permet d’être joyeux et positif au quotidien et de distiller cette bonne humeur et cette joie de vivre à mes proches. Ce que j’ai pu découvrir lors de mes voyages me donne un regard sur la vie, sur notre vie…de privilégiés, plus soft, je relativise sur presque tout. Je tente de le transmettre autour de moi.

A : As-tu eu des choix difficiles à faire ?

N : Oui : prendre la navette ou rentrer à pied du Coronado !

(Je vous parlais de notre humour…en fait, le premier jour de travail, nous nous sommes séparés en deux équipes et les « mecs » ont malheureusement dû rentrer à pied deux fois ce jour-là ! Deux fois quarante minutes de marche sous un soleil de plomb, je vous laisse imaginer leurs têtes quand je les ai retrouvés !)

Oui j’en ai eus mais au final mes choix ont toujours été les bons et toujours pris dans l’intérêt du bon déroulement du travail, de ma sécurité, de l’avenir pour ma famille.

 A : Qu’est-ce qui te fait vibrer ?

N : Découvrir des populations et des modes de vie différents, échanger avec eux et revenir dans notre société « d’enfants gâtés » avec quelques exemples d’humilité.

Les yeux des gens qui découvrent et apprécient mon travail.

A : Aurais-tu un conseil ou un message pour ceux qui se sentent malheureux au travail et « coincés » ?

N : Ne subissez pas ! Construisez votre chemin. Faites découvrir votre chemin à ceux qui doutent de vous ou qui vous freinent et démontrez leur…

Et surtout : REGARDEZ LE MONDE AUTOUR DE VOUS ! »

Je remercie de tout cœur Nicolas d’avoir pris le temps de témoigner. Vous l’aurez compris, cet homme rempli de joie de vivre et d’humanité est un talentueux photographe !

Si vous souhaitez prendre contact avec lui :

email : nico.baillet@gmail.com

Facebook : https://www.facebook.com/nikode77 (un extrait de son travail s’y trouve, n’hésitez pas à visiter ses albums)

Twitter : https://twitter.com/nicolas_baillet

Et quelques photos supplémentaires juste pour vos yeux!

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