Marie m’interviewe pour un mémoire détonant

Aurélie Pérez – 26 mai 2016

Je rencontre Marie via Linkedin, décidément, ce réseau social professionnel m’aura réservé de belles rencontres ! Marie est étudiante en dernière année à l’ISCOM Lille et elle est âgée de 21 ans. Elle termine la rédaction de son mémoire sur la démocratisation de la Liberté et du Bonheur en entreprise et me propose de répondre à quelques questions en lien avec le thème du bonheur au travail, du management et des nouveaux modèles d’organisation.

Je sens Marie engagée, ayant la volonté que son mémoire ne soit pas qu’un alignement de mots et de concepts esthétiques, cela me donne envie de participer à son travail.

Voici comment elle m’aborde : J’ai la conviction forte que l’épanouissement de soi n’est pas que promesse marketing, il doit être légitime et pour cela, il faut changer les mentalités, à petites et grandes échelles (de l’entreprise, à la société). C’est pourquoi j’entame dès maintenant de nouvelles études, recherches et de nouveaux projets concrets cette année sur cette thématique. Je serais donc ravie d’échanger avec toutes les personnes qui désirent faire évoluer notre société vers plus de Bonheur au quotidien.

Nous organisons donc un Skype Lille-San Francisco et partageons nos expériences, en voici quelques morceaux choisis :

Marie : « Comment as-tu connu la liberté en entreprise, ces nouvelles modes de pensées managériales ?

Aurélie : Je suis curieuse de tout et comme je conseillais les Organisations sur leur capital humain avant mon départ pour HAW (risques psychosociaux, burn-out, bore-out, communication…), j’avais entendu parler de conférences sur ce thème. Je travaillais déjà cette problématique avec des entrepreneurs et dirigeants mais pas avec ces mots précisément. Comme je te l’ai dit, je n’aime pas trop le terme « libérée ».

M : Finalement, la « liberté » en entreprise, c’est quoi ?

A : Pour faire court, pour moi, la liberté c’est de pouvoir remplir son rôle sans avoir à justifier chacun de ses choix et de diriger ses actes pour le bien de tous.

M : Pourquoi t’es-tu lancée aujourd’hui dans l’écriture d’un livre? Quelles ont été tes impulsions ?

A : Pour le moment, cela reste l’écriture d’un blog et de posts, peut-être y aura-t-il des vidéos et un livre pourquoi pas ? J’aime écrire et on m’a souvent dit que je rendais les choses compliquées accessibles alors je continue !

J’ai toujours écrit, du plus loin que je me rappelle. Toutefois, je sais que pour m’adresser aux nouvelles générations, je ne peux me passer d’internet ni des réseaux sociaux et j’aime cela aussi car c’est très interactif. Je viens par exemple de découvrir Périscope via Twitter pour des conférences en live et je suis fan du concept !

M : Si tu avais un seul message à dire à toutes ces entreprises qui attendent encore de voir si le modèle survit ? Qui ont peur de changer ?

A : Wake up ! Le monde change et si vous voulez nager à contre-courant, ce sera pénible et inefficace. Si la France veut rester une terre fertile, un exemple pour les autres pays et sauver ses capitaux, il est grand temps de réagir et de montrer que nous aussi, nous avons des idées et les capacités pour les mettre en œuvre ! Prenons soin de nos talents qui se tournent de plus en plus vers l’étranger pour obtenir des postes à responsabilités.

La peur n’évite pas le danger…s’ils ne suivent pas, ils ne survivront pas car on ne peut arrêter l’évolution. Par définition la vie est synonyme de changement et de mouvement, sinon, c’est que l’on est mort !

M : Quelles entreprises selon toi, mériteraient d’être « libérées » ?

A : En France toutes, car même celles qui croient l’être ont encore du travail. Après je pense que les administrations et l’éducation nationale ont beaucoup à apprendre de ces nouveaux modèles.

M : Penses-tu que ces nouveaux modèles soient assez mis en valeur aujourd’hui ?

A : Je pense qu’ils sont « mal » mis en valeur. Ils sont utilisés comme des arguments de vente pour des Team Building…mais dans les faits, sont-ils vraiment appliqués ? D’autres les considèrent comme des phénomènes de mode qui passeront…d’autres encore se jettent dans l’aventure sans savoir si ce modèle est approprié pour leur structure. Changer oui, mais pas pour quelque chose d’inapproprié !

M : L’entreprise de demain, c’est quoi ?

A : L’entreprise de demain, pour moi, est déjà synonyme de plus d’entrepreneurs individuels construisant leur projet sur leurs valeurs. J’espère aussi que cela correspondra à des salariés ayant réellement choisi leur poste, ce qui sera synonyme de bonheur au travail et donc de performance accrue. Tout le monde sera satisfait de la situation, salariés comme direction.

M : Merci Aurélie pour ces éléments de réponses et bonne suite pour ton étude HAW !

A : Merci  à toi Marie ! »

Quelques semaines plus tard, je reçois une copie du mémoire de Marie par mail et j’y retrouve d’autres thèmes abordés, les voici :

Aurélie Pérez insiste bien sur le fait que « le contrôle et le flicage ne marchent pas ». L’homme a naturellement une liberté de parole et d’actions. Les collaborateurs veulent pouvoir construire leur entreprise et prendre des initiatives. Mais pour cela, au-delà du contrôle, ils doivent être traités en égaux.

Durant nos échanges, Aurélie Perez m’a dit : « Ce qui manque le plus dans les entreprises pour développer le bonheur, c’est la reconnaissance envers les salariés. Et, sans cela, ils ne peuvent pas s’impliquer et donc ne peuvent pas s’épanouir et être heureux en entreprise. »

Un collaborateur s’engage et ne prend du plaisir à travailler qu’à partir du moment où il sait pourquoi il travaille et voit son rôle comme socialement utile. La «reconnaissance » qu’évoque Madame Pérez n’est pas que celle d’un patron qui est fier de présenter le nouveau produit à ses prospects, mais une réelle chaîne de reconnaissance humaine, qui replace son rôle dans la société. C’est en se sentant utile dans un écosystème défini par le Sens, que le collaborateur commence à considérer son travail comme bien plus qu’une simple exécution de tâches, mais comme une manière d’exprimer son potentiel pour le « bien commun », ce qui crée scientifiquement une grande exaltation, une sorte de bonheur.

Pour se sentir bien dans son entreprise, la liberté d’action ne suffit pas.

L’entreprise peut y contribuer en donnant la liberté et les moyens d’avoir le pouvoir sur ses projets, de libérer l’énergie de chacun pour relever des défis riches de sens pour son collaborateur. C’est aussi « apprendre, évoluer » selon Aurélie Pérez, non pas par les grades, mais en compétences, en savoir-faire et savoirs-être, en prise de responsabilités et en connaissance de soi.

Pour Aurélie Pérez, le rôle de l’entreprise est d’ « encourager les gens à être responsables de leur propre vie ».

Vous souhaitez contacter Marie pour échanger sur le thème des entreprises de demain:

marie.lerouge@iscom.org

https://fr.linkedin.com/in/marie-lerouge-7844075b

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