Aurélie Pérez – 11 avril 2016

« Je parie sur la confiance dans l’avenir et dans l’Homme. »

J’interviewe Chris à Lille juste avant mon départ pour le « HAW ». Nous nous étions rencontrés la première fois à la « soirée à la carte », organisée au Grand Stade Pierre Mauroy par la CCI Grand Lille et j’avais été bluffée par son énergie entrepreneuriale.

Sous une douceur de vivre, cet entrepreneur du changement de 26 ans fait preuve d’une détermination sans faille.

Chris a reçu une formation hybride ingénierie/commerce/entrepreneuriat à l’Iteem, co-dirigée par l’École Centrale de Lille et Skema Business School à Villeneuve d’Ascq. Il a d’ailleurs effectué un stage de fin d’études au Réseau Alliances dans l’économie responsable et la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE).

Après cette expérience, il monte son entreprise avec un jeune diplômé de l’école Pôle IIID de Roubaix : Thomas Delbergue. La révélation à l’origine de la création du projet fut la découverte de l’impression en trois dimensions.

tri-D est  une agence créative et innovante aux projets multiples comme le projet « Toucher pour voir » qui consiste à fabriquer des objets en trois dimensions pour les personnes aveugles dans le monde éducatif et culturel. L’équipe a déjà réalisé des reproductions en 3D d’enfants telles des photographies en relief pour les mamans aveugles. Il serait même possible d’appliquer cette méthode aux échographies pour que les mamans ayant ce handicap puissent découvrir leur fœtus en le touchant !

Les applications sont nombreuses, on peut imaginer par exemple utiliser ces technologies dans les musées afin de rendre la visite plus moderne, accessible et interactive. Les visiteurs pourraient alors reproduire les œuvres par eux-mêmes grâce aux techniques de fabrication numérique tout en ajoutant leur propre touche artistique.

Pour acheter les premières machines, l’équipe a mis en place en mars 2015 une campagne de crowdfunding qui lui a apporté une mise de départ et lui a permis de gagner en visibilité. Ce fut une belle aventure…qui a pris aussi beaucoup de temps et d’énergie, information non négligeable pour tous ceux qui aimeraient lancer une telle campagne.

Chris a pour volonté de donner les clefs du numérique à la génération de demain et ceci grâce à une pédagogie ‘récréaCtive’ réinventée par ces nouveaux outils numériques qui libèrent la créativité et développent l’émancipation de l’enfant. Ce projet a pour nom Trezorium et a pour première ambition de monter ce qu’on appelle un fablab dédié aux enfants et à leur famille tout en éduquant aux nouveaux usages du numérique car il est aussi question d’une nouvelle culture plus collaborative et ouverte.

Chris a aussi les pieds sur terre. Il sait que créer dans le Social Business prend beaucoup de temps sans forcément gagner autant d’argent. Mais voilà, il aspire à un autre monde et à une autre manière de vivre en communauté. Il sait aussi qu’il ne pourra pas maintenir ce rythme effréné pendant des années, c’est un choix de vie actuel, voilà tout.

Il développe donc d’autres projets « porteurs de sens » en même temps:

• Un tiers lieu (d’Église) appelé « Le comptoir de Cana » en plein cœur du Vieux-Lille,
• Anime des ‘Labs Innov’acteurs’ : projets complexes mêlant étudiants et entreprises en réinvention
• Est investi dans des activités d’organisation pour les JMJ, des expositions de peinture (de Jean Pattou), aide des vendeurs de roses de Lille à monter un modèle économique (Les BangladeCh’tis). Pour ce dernier exemple, j’ai été surprise d’apprendre que nombre de ces vendeurs sont des étrangers venant tous du Bangladesh en cours de régularisation de papiers. Ils exercent donc ce métier en attendant mais la plupart ont des Master en poche ! Une de ces incohérences du monde dans lequel nous vivons.

Je retiendrai ceci de cet échange si riche : ne nous inquiétons pas pour l’avenir, la relève est là !

Vous pouvez consulter le blog de Chris sur l’entrepreneuriat porteur de sens : http://blog.chrisdelepierre.fr/ ou le contacter sur contact@chrisdelepierre.fr