Aurélie Pérez – 11 mai 2016
Je rencontre Florent via le réseau de français expatriés de San Francisco. Il m’envoie ce mail : « Tu veux des témoignages de gens heureux au travail ? Viens me voir, je suis chez Uber et je suis comme un poisson dans l’eau ! ». Le ton est donné !
Nous échangeons donc dans les locaux d’Uber situés dans le centre de San Francisco à l’heure du déjeuner. Je répète un processus que je connais bien maintenant, se présenter au lobby, fournir une pièce d’identité et remplir un formulaire précisant qui je viens rencontrer. Le tout s’effectue sur des Ipad et prévient en direct la personne concernée qui vient donc vous accueillir. J’aime cette efficacité d’organisation.
Florent, âgé de 24 ans, est expatrié depuis presque 4 ans. Il a occupé différents postes et ce dernier est celui dans lequel il se sent le plus épanoui. Il est ingénieur et s’occupe de l’application pour le partenaire Uber. Je vous rappelle le principe, la mission première de Uber était de mettre en relation des personnes cherchant un moyen de locomotion à bon prix et optimiser les courses de chauffeur. A présent, Uber a décliné ses offres pour les repas et les colis également.
Quand je demande à Florent ses perspectives futures, il me répond en souriant qu’il souhaite que ce soit son dernier poste en tant qu’employé. Je suis de suite frappée par son dynamisme et sa détermination, pas de doute sur son énergie entrepreneuriale ni sur son envie d’innover !
A l’heure du déjeuner, Uber est une ruche en pleine effervescence car ce sont plusieurs milliers d’employés qui prennent leur repas dans les locaux et pourtant, tout est fluide et chacun trouve sa place pour se détendre.
Chez Uber, les employés bénéficient de congés illimités. Je demande donc à Florent comment cela s’organise et il m’explique que c’est une question de logique. Quand le travail est fait, tu peux te permettre de partir en vacances. Tu peux aussi travailler de chez toi si ta fonction le permet. « Et s’ils ont besoin de toi alors que tu es déjà parti ? ». Il répond dans un rire : « Ici on est tous connectés même en vacances, ça te prend 10 minutes de répondre et puis voilà ! ». Flexibilité quand tu nous tiens !
Comme tous les expatriés rencontrés à San Francisco, Florent me confirme qu’il n’y a jamais eu autant de capitaux dans la ville. Notamment, Uber a levé 9 milliards de dollars de fonds…ce chiffre me laisse sans voix car je ne parviens pas à imaginer ce que peut représenter une telle somme !
Florent me fait remarquer qu’une des différences avec la France est qu’il y a moins de luttes de pouvoir aux États-Unis. Peut-être que notre histoire en France a trop souvent opposé « ouvriers » et « patrons », cela empêchant une communication de qualité et la poursuite d’un but commun. Comment innover et créer quand la plupart de notre temps est envahi par des luttes intestines ?
Un autre exemple, ici, cela ne se fait pas de faire une remarque désagréable à votre collègue, même si c’est justifié. Ils ont une manière bien particulière pour passer leur message qui consiste à dire un compliment/une critique/un compliment…no comment !
Par exemple, Florent vient d’apprendre qu’un collègue avait des difficultés relationnelles avec lui alors que rien n’a jamais transparu dans les faits. Il me cite également le cas d’un collègue qui n’avait pas fourni sa part du travail et lorsque Florent la lui a réclamée au bout de 3 semaines, il l’a mal pris. Un monde nous sépare entre Français et Américains et cela fait appel à notre adaptabilité !
Avec Florent, nos idées convergent notamment sur le fait d’être responsables de nos vies, de saisir notre chance, de faire nos preuves. Il me dit qu’une fois à la tête de sa société, sa première priorité sera d’employer les meilleurs cerveaux pour un travail de qualité. On ne peut tout résoudre seul alors autant bien s’entourer.
A la sortie de cette entrevue, je me dis qu’avec un tel enthousiasme et une si fine analyse des situations, c’est peut-être en politique que Florent pourrait faire bouger les lignes !