Aurélie Pérez – 01 septembre 2017
Âgé de 45 ans, O travaille depuis 20 ans dans la même structure mais à des postes différents. Ces expériences variées ont été une source d’enrichissement et O reste ouvert aux nouveautés et à l’apprentissage. Je note de suite chez lui une force tranquille, une maîtrise de soi et une grande humanité.
O est agent territorial et a d’abord travaillé pour des élus. Puis, il a contribué à la construction de collèges et à présent, notre interviewé s’occupe des projets de construction de logements sociaux.
Il me précise que le Département du Nord compte 90 000 demandes en attente actuellement. Si la situation est délicate, nous sommes quand même une collectivité où de nouveaux projets de construction sont encore possibles.
O soulignera plusieurs fois la raison de son bonheur au travail: contribuer à des projets qui ont du sens et qui aident la communauté. Il y a plusieurs années de cela, O a eu l’expérience d’être dans un service déstructuré et ayant perdu le sens du projet initial. Il y régnait un climat contre-productif et, au bout de six mois, O a préféré partir car il ne pouvait travailler dans de telles conditions.
Lorsqu’il me décrit son emploi actuel, O met en avant le sens, la possibilité de prendre des initiatives, de construire sur le long terme et donc de voir le fruit de ses nombreuses démarches.
Il est vrai que son secteur requiert des délais étalés sur plusieurs années pour voir le bâtiment enfin construit et occupé. Ce n’est pas le tout de lancer des projets, pour O il est important de mener son action jusqu’au bout et d’en mesurer la portée.
Comme il me le précise, il est du « bon côté » du projet car il en permet la validation. Ce serait peut-être plus difficile à vivre s’il était bâilleur social et qu’il devait créer les dossiers de toutes pièces pour en voir certains acceptés et d’autres refusés.
O a conscience que cet équilibre professionnel peut basculer à chaque instant. Les missions des employés territoriaux sont impactées par les décisions politiques et O a déjà vécu les restructurations, les coupes budgétaires…
Notamment, les départs en retraite ne sont pas remplacés et les tâches sont alors redistribuées à chacun. Chaque changement implique une période d’adaptation.
O a vécu plusieurs mois en Écosse et il a beaucoup apprécié leur manière de travailler ainsi que la fluidité des interactions entre collègues.
Il continue de se « nourrir » des nouveautés, françaises ou étrangères, pour avancer et innover.
C’est un point commun des témoins de l’étude sur le bonheur au travail que je mène depuis mars 2016: ces personnes sont toujours à l’affût des nouvelles techniques matérielles et humaines. Ce sont des êtres qui aiment apprendre et transmettre, qui font du lien entre les idées et les personnes.
Serait-ce une des conditions pour être heureux au travail ?
O m’aura permis le temps d’une interview de m’intéresser au monde de la construction du logement social, de me faire découvrir les avantages et inconvénients du travail au sein de la fonction publique (domaine ouvert à tous les préjugés de la part des non fonctionnaires, moi y compris) et tout cela de manière passionnée et passionnante.
Merci O !