Aurélie Pérez – 07 mai 2016
J’ai rencontré de nombreux expatriés français à San Francisco, j’ai donc recueilli leurs ressentis sur cette ville synonyme de rêve californien !
Emploi : San Francisco et la Silicon Valley sont une mine d’or pour les emplois d’ingénierie car il y a une pénurie dans ce secteur et, de toute façon, la région est tellement fertile d’idées, de nouveaux concepts…que les possibilités sont immenses.
Vous pouvez aussi trouver du travail dans bien d’autres domaines mais pour pouvoir se loger à San Francisco, il n’y a guère que les salaires importants qui le peuvent.
On compte 70% de personnes qui se lancent en free lance. Le chômage est aux alentours de 2 ou 3% et encore, c’est du chômage de transition!
Les personnes se forment régulièrement et développent d’autres capacités car elles ont conscience de l’obsolescence du savoir. En commerce, les pratiques sont à revoir tous les 4 ans environ, en technologie tous les deux ans minimum. Cette vision de l’apprentissage permanent permet une plus grande dynamique et crée l’innovation si connue de la Silicon Valley.
Logement : Vous l’avez compris, il est très compliqué de se loger à San Francisco à cause des tarifs mais aussi du manque de constructions. Il y a bien sûr l’explication de zones à risques à cause des tremblements de terre à laquelle on peut ajouter l’influence des propriétaires de la région. Ils ne souhaitent pas plus d’immobilier pour que leurs biens prennent de la valeur.
San Francisco est remplie de contradictions car il existe aussi des aides de l’état pour construire des complexes dont 20% des logements sont loués à des personnes ayant peu de revenus.
Un autre exemple, comme la Silicon Valley manque de distractions et que la plupart des ingénieurs embauchés sont jeunes, ils préfèrent habiter San Francisco. Google, Facebook…ont donc mis en place un système de bus pour ses employés. Les logements situés au pied de ces arrêts de bus ont pris en valeur, forçant les habituels locataires à partir ! La diversité même de la ville en est donc affectée.
Scolarité : Comme vous le savez, les Américains payent pour tout. Enfin, il existe des écoles publiques dont le niveau est très bon selon le quartier. Il faut donc se renseigner avant d’y inscrire ses enfants mais il est possible d’avoir une scolarité gratuite de bonne qualité. Cela se complique un peu quand on arrive au niveau universitaire car votre diplôme n’aura pas la même valeur selon l’endroit où vous avez étudié. Le financement des études devient vite un gros problème entraînant endettement des étudiants et des parents. Une exception, dans le domaine de la technologie, les recruteurs s’assureront que vous savez « faire » et accorderont moins d’importance au diplôme.
Alimentation : Ici, c’est très varié car San Francisco est cosmopolite et vous pouvez trouver les cuisines de différentes cultures. La qualité est bonne, il y a du choix, reste le prix qui est élevé, comme dans toutes les grandes villes des États-Unis ! Un médecin d’une grande université américaine m’a expliqué le phénomène Obesity Belt. Lorsque l’on cartographie les cas d’obésité, on obtient un dessin ayant la forme d’une ceinture concentrée vers le bas du pays et cela a un rapport direct avec le niveau de vie. Les bons produits ne sont pas accessibles à tous.
Santé : Les contrats de protection coûtent très chers ici. Vous pouvez toujours opter pour moins cher mais alors vous devrez payer le complément. Il existe une possibilité de prendre certains contrats qui vous assurent que, même dans le cas d’une maladie longue et grave, vous ne paierez pas plus de 5000 dollars de frais sur l’année. Vous imaginez cela en France ? Un expatrié m’a dit qu’il existait des aides pour les plus pauvres, le problème c’est pour la classe moyenne car elle ne bénéficie pas d’aides mais ne gagne pas assez pour couvrir les dépenses dans les différents domaines. Si vous gagnez moins de 20000 dollars par an, l’état vous aide mais après ce seuil, plus rien n’existe.
Transports : Vive les passionnés de moteurs à San Francisco ! On trouve de belles voitures, de belles motos, il y a plus de place pour se garer qu’à New York, il faudra juste penser aux frais de parking…et du coup préférer venir en transports en commun !
Certaines entreprises prévoient des frais de Uber pour leurs employés comme nous nous avons les tickets restaurant !
Les conducteurs de Uber sont en général des personnes cumulant deux emplois où ayant choisi cette activité pour les horaires flexibles et la liberté.
Le réseau de transports est complexe car il existe plusieurs possibilités pour se rendre à un endroit (bus, cable car, métro, train…). Le réseau est toutefois saturé aux heures de pointe et la Silicon Valley reste mal desservie, un comble !
Mode : J’ai eu la chance d’échanger avec un manager d’une marque de vêtements de luxe et le constat est sans appel, San Francisco n’est pas fashion ! Sa voisine Los Angeles a plus de potentiel mais ici, à moins de choisir du haut de gamme, vous aurez du mal à trouver des vêtements qui vous mettent en valeur. Problème de coupe, de taille (l’une trop petite et la suivante trop grande)…tout se paie à San Francisco !